SEVİM ÖZKUT (DİKMEN) FR

Sevim ÖZKUT (DİKMEN)

Université d’Istanbul, Faculté des Lettres, Philologie
Professeur de français 1959-1994

Palmes Académiques, 1986

 

“Chère Madame Sevim,
La fin de notre année scolaire est attristée par la fin de votre carrière enseignante dans notre école. Vous avez şntégré le corps professoral de Saint-Joseph en Septembre 1959 et pendant 35 ans vous vous êtes identifiée à Saint-Joseph, comme Saint-Joseph s’est identifié à vous. Vous avez enseigné la base de la langue française à 35 générations de jeunes, d’abord dans les classes préparatoires, puis en 6e, sans toutefois quitter complètement les tout-débutants. 35 générations, en supposant que vous ne vous soyez adressée qu’à une seule classe chaque année, cela fait quand même 1400 jeunes qui vous doivent les fondements de leur connaissance du français. L’Ambassade de France en Turquie a reconnu votre contribution à l’expansion de la culture française en Turquie en vous décernant le titre de Chevalier des Palmes Académiques.

Mais, chère madame Sevim, ce n’est pas seulement vos qualités éminentes de pédagogue et d’éducateur qui vous ont rebdu chère à nos coeurs. Ce sont surtout vos qualités humaines. Votre gentillesse, votre finesse de sentiment, votre attention à tous, votre force de caractère dans les épreuves que vous avez eu à supporter et que vous supportez encore: voilà sûrement ce qui marquera le plus votre souvenir auprès de vos collègues.

Pendant 35 ans, vous et moi, nous avons collaboré dans cette école à l’instruction et à l’éducation de nos jeunes. Notre récompense, nous la trouvons dans l’assurance que Dieu nous en tiendra compte un jour, dans l’affection de nos collègues et dans la réussite et la reconnaissance de nos anciens élèves. N’est-ce pas une grande joie de les avoir à notre Table, professeurs d’Université, architectes, ingénieurs, médecins et de penser qu’après avoir éduqué les pères nous avons eu pour certains, le plaisir d’éduquer les enfants.

Madame Sevim, il est banal de vous dire que votre départ n’est qu’un faux départ, parce que nous vous considérons toujours comme l’un de nous, que n’habitant pas loin nous sommes sûrs que vous saurez, de temps en temps, nous donner le plaisir de vous revoir, et qu’enfin la Grande Famille de Saint-Joseph n’est pas un mot vide de sens, et que dans son sein nous restons toujours unis et trouverons souvent l’occasion de nous rencontrer.”

 

Frère Pierre CAPORAL
Directeur, le 15 Juin 1994