“Dieu qui conduit toutes choses avec sagesse et avec douceur et qui n’a point coutûme de forcer l’inclination des hommes, voulant m’engager à prendre entièrement le soin des écoles, le fit d’une manière fort imperceptible et en beaucoup de temps; de sorte qu’un engagement me conduisit dans un autre, sans l’avoir prévu dans le commencement.” Saint Jean-Baptiste de La Salle
Jean-Baptiste de la Salle est né à Reims en 1651 et est mort à Rouen en 1719. A 28 ans, en 1679, il est amené à s’occuper de maîtres d’école pour les garçons pauvres de sa ville. Il n’arrêtera plus. A l’encontre les habitudes de l’époque (c’est le règne du roi Louis XIV), il fait lire les enfants en français dès le début, au lieu du latin que les écoliers ne comprennent pas.
L’enseignement est gratuit pour tous. Il accepte les riches comme les pauvres; ainsi les enfants riches et pauvres apprennent à se connaître et à vivre ensemble. Il fait lire les documents administratifs pour permettre à tous les enfants de mieux se débrouiller dans la vie. Pour réaliser tout cela il crée l’Institut des Frères à qui il enseigne les mêmes méthodes padégogiques et à qui il demande de travailler ensemble, par équipes de quatre ou cinq. Ainsi les élèves peuvent être plus nombreux dans chaque classe et être regroupés par niveaux homogènes. Mais à cette époque ils pouvaient changer de cours chaque mois. C’était un excellent moyen pour stimuler à bien travailler.
300 ans plus tard, 7000 Frères environ dans 82 pays continuent à animer dans l’esprit de leur fondateur Saint Jean-Baptiste de la Salle, 900 établissements d’enseignement, depuis les petites écoles primaires de campagne jusqu’aux grandes universités des Philippines et des Etats-Unis. Notre lycée français Saint-Joseph Kadıköy, comme Saint-Michel de Feriköy et Saint-Joseph d’İzmir, fait partie de cette grande famille où nous comptons quelques amis privilégiés : Saint-Joseph de Dijon, de la Salle de Thessalonique, Saint-Marc d’Alexandrie et De la Salle du Caire.
Saint Jean-Baptiste de la Salle est fêté le 15 mai.
Sous le règne de Louis XIV, les villes restent enserrées à l’intérieur de leurs remparts. Dans les rues étroites, avec leurs maisons et échoppes entassées, une population bigarrée s’agite : commerçants et artisans, porteurs d’eau, charretiers et cochers, et tout un monde de chômeurs ou de mendiants de tous âges. L’hygiène est déplorable , les crises économiques et les famines sont fréquentes.
Le contraste est frappant entre les maisons populaires où le confort est celui d’une écurie et les palais aux jardins bien dessinés. Dans les premières, des familles nombreuses cohabitent ; dans les seconds, le seigneur et les siens vivent au large. Les enfants de ces maisons populaires traînent dans les rues, à n’importe quel métier tandis que les enfants des “bonnes familles” ont parfois plusieurs précepteurs à leur service.
C’est dans ce contexte social, caractérisé par l’extrême pauvreté et la richesse arrogante, par le non-droit et par les privilèges, que vit Jean-Baptiste de La Salle. Et il se trouve du côté des “privilégiés”…
1651 -1679 | Le 30 avril 1651, à Reims : naissance de Jean-Baptiste |
Un chemin tout tracé ? | Des petits pas sur la route d’un fils de bonne famille destiné à la prêtrise. 11 ans : Jean-Baptiste reçoit la tonsure. 15 ans : canonicat, la voie des bénéfices. 17 ans : ordres mineurs, orientation claire vers le sacerdoce. 20 ans : mort de ses parents, interrogations, hésitations. 27 ans : ordination sacerdotale ; le pas est franchi. |
1679-1691 : D’un engagement à un autre… | 1679 : une rencontre qui change tout, celle d’Adrien Nyel, venu à Reims pour y développer les écoles gratuites de garçons. Jean-Baptiste de La Salle le reçoit chez lui pour faciliter la réussite de cette mission : les premiers pas sur un chemin imprévu au service des enfants pauvres et abandonnés. 1682 : période de famine en France ; les maîtres d’école l’incitent à une conversion aux pauvres. Jean-Baptiste partage ses biens. Les maîtres dont il s’occupe sont pauvres ; il renonce à ses fonctions et revenus de chanoine. Comme les maîtres, il n’a plus un avenir assuré. 1686 : il s’engage à vivre avec les maîtres. 1691 : voeu héroïque, engagement radical dans “l’Oeuvre de Dieu”. |
1691 -1712 : Les turbulences | 1691 : Avec Nicolas Vuyard et Gabriel Drolin, Jean-Baptiste de La Salle prononce un voeu héroïque en promettant de travailler avec eux, “jusqu’au dernier vivant”, à établir l’Institut des Frères. Opposition des maîtres d’écoles, des curés, des évêques, pillage des écoles, procès, condamnations. En 1704, les “maîtres écrivains” de Paris exigent la fermeture des écoles lasalliennes. Monsieur de La Salle est destitué de sa charge de Supérieur. |
1712-1714 : La nuit du doute | Silence de Dieu. Incertitude sur la route. Retraite à Parménie. |
1714-1719 : La lumière au bout du chemin | Les Frères écrivent à Jean-Baptiste de La Salle et lui “commandent”, au nom de son “voeu d’obéissance à la société” de reprendre la direction de leur “Société”. Dieu fait signe. 1717 : à Saint Yon, près de Rouen, le Frère Barthélemy est élu premier Supérieur Général de la Congrégation. C’est un laïc, et non un prêtre… |
7 Avril 1719 | Sa mort. |
Jean-Baptiste de La Salle fut un novateur en pédagogie. Et surtout il sut rassembler et généraliser les trouvailles de ses devanciers. Il n’hésite pas à rompre avec des habitudes de son temps. Certes, quelques attitudes demandent aujourd’hui à être révisées, comme le caractère trop logique et analytique des méthodes, l’insistance sur le silence et sur la gravité, au détriment de la liberté d’expression et d’une saine détente.
Mais d’autres principes restent toujours valables : le caractère global de l’éducation (à la fois chrétienne, intellectuelle, pratique, morale), l’importance des bases que sont la lecture, l’écriture, le calcul, l’usage de la répétition, du contrôle régulier, etc.
Sur certains points, le fondateur des Frères est nettement en avance sur son temps.
L’enseignement simultané : Jusque-là, le maître s’occupait individuellement des enfants. Pendant ce temps, les autres restaient inactifs. Dans les classes des Frères, les élèves sont groupés par niveau (“l’ordre”).
L’apprentissage de la lecture dans la langue maternelle : Jusque-là, on apprenait à lire d’abord en latin.
Le sens pratique dans l’enseignement : Les élèves travaillent sur des contrats, des imprimés et autres documents dont ils auront à se servir plus tard.
Connaître l’enfant. Le maître s’intéresse à son milieu social et familial, chaque écolier a son dossier. Tous les mois, les élèves peuvent changer “d’ordre” ou de division, s’ils sont arrivés au niveau.
Jean-Baptiste de La Salle et ses disciples n’ont pas ouvert qu’un type d’école. Ils ont su répondre, d’une manière adaptée, aux diverses demandes. Ils ont créé :
des écoles normales ou “séminaires des maîtres”. C’est pourquoi on a appelé quelquefois Jean-Baptiste de La Salle “l’instituteur des instituteurs”,
“Le monde lasallien est plus vaste que notre école, que notre pays, que notre continent. Nous sommes tous participants à la mission lasallienne d’éducation humaine et chrétienne, une mission vécue dans quatre-vingts pays dans le monde.
Il y a environ 1 000 000 élèves dans plus de 1000 institutions éducatives : écoles maternelles, écoles élémentaires, moyennes, secondaires, techniques, industrielles, agricoles, normales (formation d’enseignants), universités.
Il y a des programmes pour illettrés, les migrants, les nomades, les handicapés physiques ou mentaux, les jeunes avec des difficultés d’apprendre, les jeunes caractériels.
Il y a des centres de sport, et d’autres formes d’activités récréatives ou sociales.
Parmi les 1 000 000 élèves et étudiants, il n’y a pas que des Catholiques : il y a aussi des Orthodoxes, des Protestants, des Juifs, des Musulmans, des Bouddhistes, des Hindous, des Shintoïstes et des confucianistes, des membres de religions traditionnelles ou des gens sans aucune foi religieuse.”
Le mot “lasallien” vient du nom du Fondateur de l’institut des Frères des Écoles Chrétiennes : Jean-Baptiste de La Salle. Il désigne toutes les personnes, Frères ou Laïcs, enseignants, personnels administratifs ou de services, adultes et jeunes, qui s’inspirent de la pensée de saint Jean Baptiste de La Salle. Toutes ces personnes constituent la “famille lasallienne”. Nous parlons ainsi d’établissements lasalliens, de pédagogie lasallienne…
La Fondation qui continue et qui associe les Frères et les laïcs dans un même amour des jeunes n’a pas d’autre issue que d’avancer. Les Frères ont l’ambition d’être promoteurs, garants et serviteurs de l’aventure qui continue au service de l’éducation humaine des jeunes et des pauvres.
1800 établissements – écoles ou centres éducatifs
85 pays regroupés en 11 régions
7225 frères dont 1245 français, 100 au service du tiers-monde
60.000 éducateurs laïcs
1.000.000 élèves
180 établissements
110.000 élèves
163 communautés de frères
3 établissements : Saint-Joseph İstanbul, Saint-Joseph İzmir, Saint-Michel
149 enseignants
1.825 élèves
En 1990, les Frères des Ecoles Chrétiennes ont reçu le prix international de l’alphabétisation
Les missions de St Jean-Baptiste de La Salle, le fondateur des “Frères des Ecoles Chrétiennes” étaient : “Fonder un institut”, “Associer les éducateurs” et finalement “Créer des écoles”.
Notre pays fait partie du District du Proche-Orient dont les responsables ont été: le frère Régis Robbe, le frère Georges Absi . Actuellement, le frère visiteur est le frère Fadi Sfeir.
Le frère supérieur est le frère Robert Schieler.
“Comme je l’ai signalé en nombre d’occasions, j’ai souvent eu l’impression que quand j’emploie l’adjectif lasallien, Jean-Baptiste de La Salle est très irrité contre moi. En fait, il doit dire ce matin : “J’ai fondé des écoles chrétiennes et mon successeur parle d’écoles lasalliennes. De plus, certaines gens parlent de valeurs lasalliennes. Qu’est-ce que cela signifie ? Les valeurs que j’ai accueillies n’étaient pas miennes ; c’étaient les valeurs de l’Évangile, c’étaient des valeurs chrétiennes”. (…)
Les écoles chrétiennes et les écoles lasalliennes ne sont pas des catégories parallèles. Il n’est pas question d’écoles chrétiennes ici et d’écoles lasalliennes là. Une école lasallienne – quels que soient sa nature et son niveau – est essentiellement une école chrétienne.(…)
Mais si les écoles lasalliennes sont essentiellement des écoles chrétiennes, y a-t-il une “spécificité” de l’éducation lasallienne ? Y a-t-il des caractéristiques qui donnent aux écoles lasalliennes une identité spécifique ?
La réponse est clairement “oui”. Les écoles lasalliennes sont des écoles chrétiennes, mais des écoles qui ont un certain nombre de caractéristiques auxquelles est donnée une prééminence. Ces caractéristiques correspondent aux priorités que La Salle considérait comme essentielles. Le fondateur, en fait, ne nous a pas laissé une liste arrêtée de ces caractéristiques. C’est pourquoi les listes peuvent varier quelque peu quant à leur contenu, leur ordre ou leur nombre. J’ai dressé une liste de sept caractéristiques, et, pour des raisons de commodité, je les ai placées dans un certain ordre. Mais il n’y a rien d’absolu concernant soit la liste soit l’ordre. En pratique, les caractéristiques sont liées entre elles. C’est l’intégration de ces caractéristiques qui donne à l’école son identité lasallienne.
Implantés dans 18 pays d’Europe, couvrant 600 centres scolaires (soit 900 unités pédagogiques, des écoles primaires aux centres de formation pédagogique), 300 directeurs ont adhéré à une ASSociation Européenne de Directeurs d’Institutions éducatives Lasalliennes.
Ses buts